Monday, 29 August 2011
Sépulture et cénotaphe de Jean-Olivier Chénier
Situé près de la Rivière-des-Mille-Îles, le village de Saint-Eustache est le centre d'activités socio-économiques de la Seigneurie des Mille-Îles, à l'aube des événements de 1837. Au nord-ouest de Montréal, elle le chef-lieu de la troisième région en importance au Bas-Canada pour sa population et n'a pas connu de problèmes économiques graves dans les années 1830. Plusieurs des chefs de la Rébellion demeurent dans la région dont Girouard, Scott, Girod, Jean-Olivier Chénier, Jean-Baptiste Dumouchelle, Luc-Hyacinthe Masson et Chartier. L'agitation y est donc très forte comme l'autoritarisme du gouvernement britannique.
John Colborne, commandant en chef des forces armées britanniques dans les colonies du Haut et du Bas-Canada, veut éliminer les centres résistances lorsque les événements de 1837 éclatent. Selon ses informations, la région de Saint-Eustache s'organise et pose un grand risque. Il décide donc d'envoyer des troupes, depuis Montréal, le 13 décembre.
Les troupes du général Colborne, traversent la Rivière-des-Mille-Îles à la hauteur de Sainte-Rose sur l'Île Jésus. On retrouve sous les ordres du général John Colborne deux brigades. La première, dirigée par le colonel John Maitland, est formée du 32e Régiment et du 83e Régiment, donnant 1200 soldats, ainsi que le Royal Montreal Cavalry avec 52 volontaires. La deuxième brigade, sous le commandement du colonel George Augustus Wetherall (vainqueur à la bataille de Saint-Charles le 25 novembre) comporte 78 hommes de troupes du Royal Artillery et 53 volontaires du Montreal Rifles Corps. Elle comporte également un détachement de 83 volontaires loyalistes de Saint-Eustache, le St.Eustache Loyal Volunteers qui a pour mission de couper la retraite des Patriotes sur la rivière des Mille-Îles, gelée en décembre cette époque, et 45 volontaires du Queen's Light Dragoons. Au total, 1280 soldats réguliers et 220 volontaires avec tout leur équipement et train de munitions.
Dès 11h15, le tocsin sonne quand les volontaires de la troupe sont aperçus et Chénier se rue avec entre 150 et 300 rebelles à leur rencontre. Mais les tirs des troupes régulières les forcent à se replier. Les patriotes se retranchent dans le couvent le presbytère, église de Saint-Eustache et le manoir seigneurial. Le rebelle patriote Amury Girod quitta le champ de bataille au début de l'affrontement, supposément pour ramener des renforts de Saint-Benoît. Suspecté de trahison, des patriotes le poursuivirent et finalement Girod se serait suicidé.
Le village est rapidement encerclé et pendant une heure l'artillerie bombarde les bâtiments contenant les insurgés sans grand effet. Le général Colborne tente de pulvériser la porte de l'église avec un obusier mais le feu nourri des défenseurs fait reculer les servant de la pièce. Graduellement, le presbytère et les autres refuges tombent les uns après les autres. L'église est la dernière à tomber et devient la cible des tirs nourris britanniques.
Chénier, devenu commandant des patriotes, y résiste avec environ 60 hommes mais un groupe de soldats réussit à s'infiltrer dans la sacristie à l'arrière du bâtiment. Ceux-ci mettent le feu qui s'étend rapidement. Les patriotes se trouvent surtout aux jubés et doivent sauter par les fenêtres pour échapper aux flammes, car les escaliers avaient été démolis pour empêcher les troupes britanniques de pouvoir les atteindre. Les hommes sont ainsi exposés au tir ennemi et plusieurs sont blessés ou tués. Chénier et ses hommes tentèrent donc de s'enfuir par les fenêtres. Chénier prononça : Souvenez-vous de Weir !, une référence à George Weir, en essayant de fuir vers la rivière. Il est frappé par une balle dans les côtes de son flanc gauche. Il continue cependant à courir sur une courte distance vers l'arrière du couvent, mais il est touché une seconde fois et meurt le 14 décembre 1837 à l'âge de 31 ans.
Le corps de Chénier a été retrouvé près de l'église vers 18h00 le 14 décembre 1837. Les médecins britanniques ont effectué une autopsie dans l'auberge Addison, qui sert d'hôpital.
On dispose de la dépouille mortelle dans un drap dans le cimetière des enfants morts sans baptême suivant l'ordre de Mgr Lartigue qui refuse l'absolution aux patriotes qui meurent les armes à la main et interdit à leur successions de les enterrer dans un lieu consacré comme le cimetière paroissial. En mars de l'année suivante, la veuve fait exhumer le cadavre et les restes sont conservés dans une urne funéraire qui est exposée de nos jours, dans la fenêtre ouest de l'Hôtel de Ville de St-Eustache. Il faudra attendre la levée de l'interdit d'inhumation et de rite funéraires catholiques par le synode des évêques québécois en 1987 à l'occasion du cent cinquantenaire de la rébellion pour que les restes de J.O. Chénier soient inhumés dans le jardin des cendres du cimetière catholique de Saint-Eustache. Par la suite, la SSJB érigera un cénotaphe à quelques mètres du lieu de sépulture avec l'inscription : La liberté : c'est joindre le geste à la parole.
Sources : Wikipedia, Site des patriotes de 1837 et Carnet de Gaston Deschêne.
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