Monday 26 April 2010

Marie-Élisabeth (Marie-Isabelle) Bégon de La Cour

Angélique et l'Incendie de Montréal


Au printemps 1734, un incendie détruit un hôpital et 45 maisons de la rue Saint-Paul, à Montréal. Un procès criminel est aussitôt intenté contre Marie-Josèphe dite Angélique, une esclave noire, et son amant blanc, Claude Thibault. Ce dernier s’enfuit, laissant Angélique seule à clamer son innocence.

Une vingtaine de témoins vont défiler devant le juge, tous convaincus que l’esclave de la veuve Francheville est coupable, mais aucun ne l’a vue mettre le feu.

Parmi les témoins, Marie, une esclave amérindienne, déclare que l’accusée avait l’intention de brûler sa maîtresse, alors que Jeanne Tailhandier dit Labaume, réalise, trop tard, qu’elle a encouragé cette rumeur. D’autres comme Louise Poirier dit Lafleur, une domestique de la veuve Francheville, témoignent du mauvais caractère de l’accusée, tandis que Marguerite César dit Lagardelette, personnage à l’esprit troublé, soutient que l’accusée était particulièrement agitée peu avant l’incendie.

Angélique sera finalement trouvée coupable sur la seule déclaration, tardive et mystérieuse, d’une enfant de 5 ans. Forcée d’admettre son crime sous la torture, elle est exécutée publiquement le 21 juin 1734.

Selon les autorités coloniales, l’accusée aurait mis le feu « par méchanceté » et pour couvrir sa fuite. Cette hypothèse a été reprise par la plupart des auteurs qui se sont penchés sur ce procès. Mais à la lecture des documents originaux, vous constaterez qu’un doute subsiste quant à la culpabilité de l’accusée. D’abord fondée uniquement sur la rumeur publique, la preuve jugée suffisante par le lieutenant général (juge) et ses conseillers demeure faible. Quant à Thibault, le présumé complice, il reste introuvable et les poursuites à son endroit sont abandonnées.

Ce site vous permettra de retourner dans le Montréal de 1734, dans le quotidien des uns et des autres. Vous découvrirez l’organisation d’une ville coloniale, sa population, ses immeubles et sa crainte des incendies.

Vous trouverez non seulement les documents originaux du procès lui-même, mais aussi d’autres documents du 18esiècle qui vous aideront à dresser un portrait de la société coloniale française, des Montréalais et des Montréalaises, et de l’esclavage en Nouvelle-France. Vous pourrez aussi lire des documents sur l’administration de la justice, du droit criminel français et de son application, sur l’usage de la torture, sur le rôle et les devoirs des différents officiers de justice.

Par le biais des archives du procès, vous écouterez les dépositions des témoins, vous réagirez aux interrogatoires; vous découvrirez des aspects de la vie quotidienne des gens riches et des domestiques; vous assisterez à la torture et à l’exécution de l’accusée.

Histoire de Paris par R. Meuleau, et E. Seure Le Bihan:

Duck Lake Regional Interpretive Center Frontier of First Nations, Métis and Pioneer Society

Saskatchewan: histoire de Plaines