Monday, 5 September 2011

L'allée Seigneuriale, la Chapelle Funéraire et l'Arrivée au Manoir Papineau



L’allée seigneuriale



L’allée seigneuriale, véritable trouée à travers la futaie, mène au manoir. Elle conserve à la fois son tracé et son gabarit ancien et son revêtement est toujours de gravier. L’allée descend d’abord vers un large pont de bois, de construction récente, qui enjambe le ruisseau Papineau; le pont originel était fait de bois rond. Près du pont, le parcours paresseux du ruisseau est animé par une petite cascade créée à l’époque des Papineau. L’allée seigneuriale remonte puis débouche sur une petite clairière; on aperçoit alors la chapelle funéraire* familiale et le cimetière attenant*, ceint d’une clôture de fer forgé*. Gagnant au sud, l’allée gravit le flanc du cap Bonsecours. Le tracé étudié de l’allée met judicieusement à profit la topographie de telle sorte que le manoir se dérobe encore au regard. Ce n’est qu’après avoir parcouru une centaine de mètres qu’on peut enfin apercevoir l’angle nord-est du bâtiment. Sur le cap, l’allée seigneuriale s’aboute au chemin du cap dont la trajectoire longe la façade du manoir et son mur de croupe de l’ouest, avant de se diriger vers le hangar à grains et l’écurie* pour rejoindre le chemin vert. Le chemin du cap a été asphalté et son tracé a été modifié à l’ouest du manoir.


Chapelle funéraire Louis-Joseph-Papineau, à Montebello

Cette chapelle funéraire, en pierre des champs, a été conçue par Louis-Joseph Papineau à la suite du décès de son fils Gustave en 1851. Ce lieu de sépulture, dont la construction débuta en 1853, a été consacré le 7 août 1855 et placé sous la protection de saint Joseph et de sainte Julie, patrons respectifs de Papineau et de son épouse. La crypte abrite les corps de onze membres de la famille Papineau appartenant à six générations. Sur les murs, à l'intérieur de la chapelle, des inscriptions rappellent l'existence de quinze autres. La chapelle funéraire propose un style " gothique rustique " comme en témoignent les contreforts d'angle flanquant la façade, la baie de la porte en arc brisé, ainsi que la facture du décor plâtré, omniprésent. Tout le mobilier est conservé intact : l'autel néogothique et ses accessoires, un grand nombre de statues, des compositions en haut-relief, ainsi que les plaques funéraires.


Inascriptions de la plaque funéraire de Louis-Joseph Papineau :


Ci-Gisent
Louis-Joseph Papineau
Seigneur de la Petite-Nation
Membre des Assemblées législatives pendant 38 années
Président de l'Assemblée du Bas-Canada pendant 23 ans
Chef du Parti Libéral pendant quarante ans
Proscrit en 1837. Revint au Canada en 1846
Orateur dont l'éloquence est historique
Homme d'État à principes fermes et purs, à idées progressives
Et à vues prophétiques
Comme son père, éminenment social, poli, aimable et aimé
Né le 7 Oct.1786. Mort ici le 23 Septembre 1871
Et son Épouse Julie Bruneau sa digne Compagne
fille de Pierre Bruneau, négociant, M.P.P. pour
la Ville de Québec
Elle posséda toutes les vertus qui honorent la Fille,
la Femme, la Mère, l'Amie
Morte ici le 18 Aout 1862 à l'âge de 66 ans

Liste des défunts reposant dans cette chapelle ;

  • JOSEPH PAPINEAU(1752-1841), Fils de Joseph et de Marie-Joséphine Beaudry
  • LOUIS-JOSEPH PAPINEAU, (1786-1871), Fils de Joseph Papineau et de Rosalie Cherrier
  • JULIE BRUNEAU, (1795-1862), femme de Louis-Joseph Papineau
  • LOUIS-JOSEPH-AMÉDÉE PAPINEAU, (1819-1903), fils de Louis-Joseph et de Julie Bruneau
  • GUSTAVE PAPINEAU, (1829-1851), frère du précédent
  • LOUIS PAPINEAU, (1854-1855), fils de Louis-Joseph-Amédée et de Mary-Eleonor Westcott
  • LOUIS-JOSEPH PAPINEAU, (1857-1904), frère du précédent
  • CAROLINE RODGERS, (1859-1952), femme du précédent
  • PHILIPPE-BRUNEAU-MONTIGNY PAPINEAU, (1887-1932), fils de Louis-Joseph et de Caroline Rodgers
  • LOUIS-JOSEPH PAPINEAU, (1881-1971), frère du précédent
  • MARGUERITE DOUVILLE, ( -1861), gouvernante des enfants Papineau



Le système seigneurial


Le régime seigneurial est un système économique d'origine française visant l'organisation et le partage des terres. Transposé en Nouvelle-France, il favorise le peuplement de la colonie. La seigneurie est une portion de territoire ou un fief que le roi cède à un titulaire appelé « seigneur », lequel est chargé d'y établir des colons ou censitaires. En contrepartie, le seigneur bénéficie de droits honorifiques et financiers. La vie économique du fief repose sur l'agriculture. Entre 1624 et 1760, 250 seigneuries sont concédées, dont 200 qui sont réparties de part et d'autre du fleuve Saint-Laurent et de ses principaux affluents.


La Petite-Nation

François de Laval, évêque de Pétrée, vicaire apostolique de la Nouvelle-France est seigneur de la Petite-Nation, dès le 16 mai 1674. Ce territoire de 25 lieues (5 lieues de front sur 5 lieues de profondeur) doit son nom à l'existence antérieure d'une tribu algonquine appelée « Petite-Nation ».

Cette région montagneuse, dominée par la forêt dont l'étendue totalise près de 635 kilomètres carrés, comporte peu de terres agricoles. Pendant plus de 50 ans, une seule terre est concédée. Par la suite, en raison de la distance éloignée des marchés et des postes de défense, le gouvernement royal y défend tout établissement qui nuirait par ailleurs au commerce des fourrures, le long de l'Outaouais.


Le Seigneur Papineau


En 1803, Joseph Papineau, notaire et politicien, devient le nouveau seigneur de la Petite-Nation. Il entreprend la construction d'un manoir sur son domaine de l'île à Roussin et procède à l'établissement des premiers colons. En 1817, il vend la seigneurie à Louis-Joseph, l'aîné de ses fils. Denis-Benjamin, frère de Louis-Joseph, veille à la gestion des terres habitées par 300 personnes.

De retour d'exil, Louis-Joseph Papineau s'établit définitivement à la seigneurie et entreprend la construction du manoir qu'il achève en 1850. À ce moment, la seigneurie compte 3289 habitants occupant environ 30 % de la superficie totale du territoire.

La seigneurie est scindée entre les héritiers, au moment du décès de Louis-Joseph Papineau en 1871. La portion léguée à Louis-Joseph-Amédée Papineau porte le nom de « seigneurie Papineau ». L'autre portion revient aux enfants de feue Azélie Papineau et de Napoléon Bourassa et porte le nom de « seigneurie Petite-Nation propre ».

Le régime seigneurial est aboli en 1854.

Références : Parcs Canada et Wikipedia.

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